Puissance esthétique de l'indicible: transversalité cognitive du sublime longinien

Abstract

Le traité Du sublime [Περὶ ὕψους] de Longin introduit une notion qui aura une longue postérité dans la tradition occidentale. Lorsqu’on cherche à cerner ses conditions de possibilité et ses modes d’apparition en tant qu’effet esthétique littéraire, la pensée du sublime va souvent de pair avec l’idée de tension. Le sublime se définit alors comme un espace tensif entre l’art et la nature, le génie et la méthode, le dit et le non-dit, la forme et l’effet, la parole et la pensée, l’émotion et la cognition, et sa force transformatrice semble « [gésir] dans un verbe si plein de lui-même que l’univers y apparaît in statu nascendi » (Saint Girons, 1993). Étudier le sublime longinien nous oblige ainsi à interroger l’interstice, central bien que fugitif, singulièrement puissant bien qu’extrêmement fragile. Dans le cadre de cette séance du séminaire, nous vous proposerons d’explorer ensemble la façon dont le traitement que Longin fait de l’expérience du sublime pourrait se prêter à une analyse sous le prisme des processus cognitifs qui la sous-tendent.